Panthéonisation ~ La Libre Parole 3 juin 1908


La Panthéonisation d'Émile Zola

« La Libre Parole »
du 3 juin 1908


Dans ma série de messages sur La Panthéonisation, j’hésite à retranscrire le contenu des articles injurieux du journal « La Libre Parole » de l’antisémite Édouard Drumont.
Je m’en tiendrai seulement à la retranscription des TITRES.


Page : 1

Dix-septième année. – No 5888 Cinq Centimes Mercredi 3 juin 1808 [1908]

"LA LIBRE PAROLE"
La France aux Français !
Directeur EDOUARD DRUMONT
L’APOTHEOSE INFAME
De l’égout au Panthéon
Aujourd’hui La Libre Parole a 8 pages

ZOLA AU PANTHÉON
par Édouard Drumont [Éditorial]

PROTESTATION de la « VIEILLE ARMÉE »

-- Protestation signée par le Comité d’organisation --

1 « Capitaine de frégate »
1 « Colonel »
2 « Commandant »
1 « Capitaine »
2 « Lieutenant »

-- Membres --

7 « Colonel »
4 « Lieutenant-Colonel »
6 « Commandant »
8 « Chef d’escadrons »
1 « Lieutenant de vaisseau »
9 « Capitaine »
3 « Lieutenant »

NOUVELLE LOI DREYFUSARDE
Pour corser la panthéonisation. –
L’abrogation de la loi de dessaisissement. =
L’impression à la chambre.
Palinodies prévues.
Article signé par J. Saint-Léon

UNE RÉPONSE À J’ACCUSE
« Dix ans après »
Signé : Albert Monniot
LA LETTRE DU COLONEL DU PATY DE CLAM
Signé : L. – Colonel Du Paty de Clam

Page : 3

DE L’ÉGOUT AU PANTHÉON
Histoire d’un Dreyfusard célèbre

VICTOR HUGO ET ZOLA
Texte et dessin par Alfred LE PETIT

ZOLA JUGÉ PAR LES ÉCRIVAINS CONTEMPORAINS
Barbey d’Aurevilly.
Gustave Flaubert [propos sur l’assommoir 1876] Page : 4
Edmond de Goncourt [extraits de son journal]
Edouard Drumont (page : 4)
Henri Rochefort
Henri Sienkiewicz
Maurice Barrès
Zola renié par ses disciples
Zola et l’Académie. Intervention du bouquiniste Laporte.

Page : 5

LA VANITÉ D’UN PRIMAIRE; ZOLA ET LA SCIENCE

ZOLA PLAGIAIRE.
-Le Vatican de M. Goyau vs La Rome de Zola
-Les Amours d’un Homme Laid roman de Mme Breton née Samson
vs Pages d’Amour roman de M. Émile Zola

ZOLA ANTISÉMITE [référence à « L’Argent »]

ZOLA JUGÉ PAR LES DREYFUSARDS
-Claretie dit « Linguet »
-Anatole France [à propos de « La Terre »]
-Jaurès (avant et après l’affaire)

Page : 6

L’ACTION DE ZOLA DANS L’AFFAIRE DREYFUS

L’ATAVISME
ZOLA FUT-IL VÉNAL ?
UN « DOCUMENT HUMAIN»
POUR QUE LE NOM SURVIVE
Mme Zola demande que les enfants naturels du grand écrivain portent son nom.
LE MONDE ENTIER A LU « Fécondité »
ZOLA ET LE MARECHAL LANNES
ZOLA ET GAMBETTA.
L,APOTHÉOSE RATÉE

Signé : A. de Boisandre.

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Pour connaître qui était ce pape des antisémites

Critique
Grégoire Kauffmann : vie et mort du "pape" de l'antisémitisme [Édouard Drumont]
LE MONDE DES LIVRES | 08.05.08 | 12h24


Maurras lui donnait volontiers du "cher maître". "Daudet, Barrès, nous tous avons commencé notre voyage à sa lumière", affirmait le chef de l'Action française. Brasillach le considérait comme un "précurseur génial du national-some français". Céline, de son côté, était formel : "Tous les Aryens devraient avoir lu Drumont". Quant à Bernanos, il vouait un véritable culte à ce "magnifique écrivain français". Edouard Drumont "est parti d'un fait que son érudition prodigieuse a rendus évident pour tous : la conquête juive", écrivait-il en 1931 dans La Grande Peur des bien-pensants.

Auteur de La France juive, un pamphlet de 1 200 pages devenu un best-seller dès sa sortie en 1886 (62 000 exemplaires vendus la première année), fondateur en 1892 de La Libre Parole, quotidien dont le mot d'ordre, "La France aux Français", affichait clairement la couleur, élu député "antijuif" à Alger en pleine affaire Dreyfus, Edouard Drumont (1844-1917) fait partie de ces figures qui hantent les études sur l'antisémitisme et le nationalisme mais qui, curieusement, n'avaient pas encore fait l'objet, en France du moins, d'une véritable biographie. Une lacune désormais comblée avec la somme, issue d'une thèse de doctorat, que vient de publier Grégoire Kauffmann.

Ce n'est pas sur le versant de l'histoire des idées que cette étude apporte le plus de nouveauté. Sous la plume de Pierre Birnbaum, Zeev Sternhell, Pierre-André Taguieff, Michel Winock et quelques autres, la pensée de Drumont avait déjà fait l'objet de tant d'analyses qu'il était difficile d'innover vraiment sur ce point. Pour l'essentiel, les sources - chrétiennes et sotes, plus que racistes - de son antisémitisme avaient été exhumées depuis longtemps. Tout comme était connu le cheminement sinueux qui le vit évoluer du catholicisme ultramontain au boulangisme, puis à un some vaguement anarchisant, qu'il exprima notamment dans La Fin d'un monde (1888) et Le Secret de Fourmies (1891).

Restait, derrière les écrits du libelliste, à mieux cerner l'homme. Sa jeunesse, d'abord, dans le Paris du Second Empire où ce fils d'un modeste employé de l'Hôtel de Ville, qui mourra de démence à Charenton, commence par mener une vie de demi-clochard avant de se lancer dans le journalisme. Esprit batailleur, Drumont n'a pas 25 ans quand il est condamné dans une affaire de presse où se mêlent le chantage et la calomnie. Premier d'une longue série de procès - et de duels - que Grégoire Kauffmann raconte avec talent, s'appuyant pour cela sur de nombreuses archives judiciaires et policières qui rappellent la surveillance attentive dont étaient l'objet les milieux nationalistes de l'époque.

L'entourage de Drumont méritait également d'être plus finement étudié. L'exercice était délicat, Drumont ayant passé sa vie à se brouiller avec ceux dont il avait été l'ami ou l'obligé : Albert de Mun, Alphonse Daudet, le père Du Lac, qui le guida pendant la rédaction de La France juive, Séverine, l'ancienne secrétaire de Jules Vallès, dont il fut l'amant, Jules Guérin, le chef de la Ligue antisémitique, ou le marquis de Morès, cet aristocrate haut en couleur qui devint la coqueluche des nationalistes après avoir tenté de faire fortune aux Etats-Unis à la tête d'un ranch (1). Sans oublier ces cohortes d'affairistes et de petits voyous dont l'historien brosse un portrait soigné.

Ses ennemis, qui firent tout pour le marginaliser, ses outrances, qui finirent par le rendre infréquentable aux yeux de beaucoup, son éloquence médiocre, tout cela explique que le "pape de l'antisémitisme" fut incapable de transformer son mouvement en véritable force politique. Féru de spiritisme et de chiromancie, c'est en solitaire bourru et désabusé qu'il termina sa vie, vénéré par quelques individus (Jean Drault, Lucien Pemjean, Urbain Gohier) promis à une gloire éphémère sous l'Occupation. Epoque où Au Pilori, l'un des principaux journaux de la collaboration, titra un de ses éditoriaux : "Drumont au Panthéon".

EDOUARD DRUMONT de Grégoire Kauffmann. Perrin, 562 p., 26 €.
(1) Sur Morès et Guérin, et en particulier sur leurs liens avec les bouchers des abattoirs de La Villette, signalons le précieux essai d'Eric Fournier, La Cité du sang, Libertalia, 152 p., 13 €.

Thomas Wieder
Article paru dans l'édition du 09.05.08
Source:
http://www.lemonde.fr/livres/article/2008/05/08/gregoire-kauffmann-vie-et-mort-du-pape-de-l-antisemitisme_1042343_3260.html

INFO:

Livre : EDOUARD DRUMONT vie et mort du "pape" de l'antisémitisme
Auteur : Kauffmann, Grégoire
Editeur : Librairie Académique Perrin
Parution : 17/04/2008
Nombre de pages : 562
Dimensions : 24.00 x 15.50 x 3.60
ISBN:2262023999
Résumé :


En avril 1886, paraît en librairie La France juive, oeuvre d'un obscur journaliste. Aussitôt, le livre s'arrache. Il va devenir l'un des plus grands succès d'édition de la fin du XIXe siècle. L'antisémitisme français a trouvé son prophète en la personne d'Edouard Drumont (1844-1917), dont voici la première biographie. Brouillant les clivages traditionnels, l'antisémitisme devient avec Drumont une arme politique dirigée contre la République laïque, les Juifs étant rendus responsables des errements de la société moderne, des abus du capitalisme et de la déchristianisation. Son quotidien, La Libre Parole, lance le scandale de Panama puis l'affaire Dreyfus. Elu député d'Alger en 1898, Drumont préside à la Chambre le "Groupe parlementaire antijuif". Oublié après l'affaire Dreyfus, il redeviendra une référence clé pour les hommes de la Collaboration de 1940 à 1944. Nourri d'un très grand nombre d'archives inédites, l'ouvrage de Grégoire Kauffmann restitue le vrai visage de ce polémiste halluciné, homme d'affaires implacable, à la fois naïf et retors, stimulé par une vanité jamais satisfaite et une mégalomanie maladive. Il fait pénétrer le lecteur dans l'univers intime du "pape de l'antisémitisme" : escroqueries, chantages, manipulations policières, duels, séances de spiritisme, galanteries fin de siècle. Au-delà du récit biographique, Grégoire Kauffmann s'emploie à élucider la question controversée de la diffusion de l'antisémitisme à la fin du XIXe siècle. Il met également en lumière la nature et les ressorts du phénomène populiste : la rencontre entre un homme au tempérament exalté et un public en quête d'idées simples qui lui expliquent les malheurs du monde et les voies de sa survie.

A propos de l'auteur :
Grégoire Kauffmann est docteur en histoire (Sciences-Po Paris).

Sommaire :

# L'homme de la France juive (1844-1886)
# Naissance de l'antisémitisme politique (1886-1892)
# A l'assaut de la république modérée ; Les premières années de la libre parole (1892-1897)
# Le repli conservateur de l'antisémitisme et la marginalisation d'Edouard Drumont (automne 1897-1917)

Source : http://www.priceminister.com

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" Édité dans le but de mieux connaître et aimer Émile ZOLA "

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