PARUTION ~ ZOLA au Panthéon


Zola au Panthéon
La quatrième affaire Dreyfus
Michel DROUIN

Informations sur le Site « Editions-Perrin »

Présentation

Quand la « panthéonisation » de Zola remet en lumière un racisme et un antisémitisme que l'on croyait dominés et dont la virulence ne sera réduite qu'après la seconde guerre mondiale.

On pouvait croire l'affaire Dreyfus close définitivement par l'arrêt de la Cour de cassation du 12 juillet 1906, innocentant le déporté à l'île du Diable. Il n'en était pourtant rien, comme l'a prouvé l'extraordinaire et dramatique panthéonisation d'Emile Zola, votée par le Parlement en 1906, mais retardée jusqu'au 4 juin 1908 - cas unique dans l'histoire du Panthéon - par les furieuses réactions xénophobes et antisémites des nationalistes, acharnés contre l'auteur de J'accuse, " métèque " et " pornographe ", contre Dreyfus toujours " traître " et contre leurs défenseurs confondus dans une même haine : les " Dreyfuzolards ".

Qui était Louis Grégori, auteur des deux coups de feu tirés sur Dreyfus, blessé, lors de la glorieuse apothéose ? Comment a-t-il été jugé ? Pourquoi a-t-il été acquitté ? Qui a orchestré cette " quatrième affaire Dreyfus " à peine explorée jusqu'à présent ? C'est ce que ce livre, fondé sur une enquête minutieuse, entend éclairer, pour la première fois, à l'occasion du centenaire de la panthéonisation.

Secrétaire de la Société internationale d'histoire de l'affaire Dreyfus (SIHAD), spéte d'André Suarès et de Georges Clemenceau, grand prix de la critique en 1990, Michel Drouin est attaché de recherche au CNRS (Institut des textes et manuscrits modernes).
Il a dirigé l'ouvrage collectif L'Affaire Dreyfus de A à Z chez Flammarion (1994; 2006, réédition complétée).

Fiche technique

* Famille : Histoire thèmes et grandes périodes
* Sous famille : XIXème siècle
* Sous sous famille : Affaire Dreyfus
* Pages 168
* Reliure : Broché
* Format : 21 x 14 cm
* Poids : 210.00 g
* ISBN : 978-2-262-02578-6
* EAN13 : 9782262025786
* Parution : mai 2008


Prix : ~13,50€

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La République des Livres. Le blog de Pierre Assouline

Cette semaine, nos éminences n’en auront que pour Zola. Elles célébreront le centenaire de sa panthéonisation. Ce sera également une manière d’enterrer une fois pour toutes le débat sur l’éventualité de celle du capitaine Dreyfus : on ne panthéonise pas une victime mais un héros, même si cette victime-là se défendit héroïquement, et puis le grand Zola louangé cette semaine ne sera pas l’auteur des Rougon-Macquart mais bien celui du plus célèbre éditorial de la presse française, J’accuse. Bref, l’écrivain a été panthéonisé pour lui-même et pour l’officier qu’il défendit, n’en parlons plus. Demain, la ministre de la Culture inaugurera une exposition au sein du temple républicain dédié “aux grands hommes, la patrie reconnaissante”. Et de jeudi à samedi, des chercheurs et des spétes venus de partout feront des communications dans le cadre d’un colloque. Parmi eux, Michel Drouin qui publie ces jours-ci Zola au Panthéon (166 pages, 13,50 euros, Perrin) dont le sous-titre est rien moins qu’intrigant : ”La quatrième affaire Dreyfus” (la première allait de l’arrestation à J’accuse, la deuxième de J’accuse au procès de Rennes, la troisième de la grâce à l’arrête de la Cour de cassation)? De quoi s’agit-il ?

De l’Affaire après l’Affaire. Des lendemains de l’arrêt de la Cour de Cassation innocentant Dreyfus dont on croyait naïvement qu’il y mettait un terme définitif le 12 juillet 1906. Du retard exceptionnel avec lequel Zola fut réellement panthéonisé, le 4 juin 1908, soit deux ans après le vote du Parlement, retard historique dû à la violence de la pression nationaliste et xénophobe. Et du destin de Louis Grégori, normalien, monarchiste, agioteur et syndic de la presse militaire française, cet homme qui blessa le capitaine Dreyfus en tirant deux coups de feu sur lui à bout portant et de son scandaleux acquittement sous les exultations des Camelots du Roi. Il voulait juste se livrer à “une manifestation” sans véritable intention de tuer…

Michel Drouin étant un historien du genre pugnace et entêté, il a repris tout le dossier à zéro, et revisité l’enquête malgré la disparition des dossiers. Ses conclusions sont édifiantes sur cet épisode aussi ébouriffant que dramatique. Elles rappellent que l’antidreyfusisme mit du temps à désarmer avant de s’avouer vaincu. Le 29 janvier 1912, Maurras écrivait encore de Dreyfus :”…quelque jour, après lecture d’un arrêt de justice -arrêt définitif, sans merci, celui-là- douze balles lui apprendront enfin l’art de ne plus trahir et de ne plus troubler ce pays qui l’hospitalise“. Le même Maurras quittera la scène à l’issue de son propre procès et de sa condamnation au lendemain de la Libération par un historique :”C’est la revanche de Dreyfus !”Quarante ans après… En relisant cela dans ce récit très vivant, on a envie de lancer Vive Zola ! deux fois plutôt qu’une et surtout Vive Clemenceau ! sans qui ni la dépouille de Zola ni le fantôme de Dreyfus ne seraient au Panthéon. Michel Drouin s’est d’ores et déjà attelé à sa prochaine “mission” : faire rééditer les 4000 pages que Clemenceau consacra à l’Affaire. Vichy les avait fait disparaître des bibliothèques sous l’Occupation et depuis, on ne les trouve plus.

Source : La République des Livres. Le blog de Pierre Assouline
http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/06/03/laffaire-apres-laffaire/

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" Édité dans le but de mieux connaître et aimer Émile ZOLA "

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