La Panthéonisation
d’Émile Zola
par
Alexandre Zévaès.
Le 13 juillet 1906, à la Chambre, M. Jules-Louis Breton, député du Cher, dépose, tant en son nom qu’au nom de plusieurs de ses collègues (Jean Allemane, Ferdinand Buisson, Jean Jaurès, Francis de Pressensé, Alexandre Zévaès ) une proposition de loi comportant un article unique et tendant à ce que les cendres d’Émile Zola soient transportées au Panthéon. Par 316 voix contre 165, et sans débat, la proposition est adoptée.
Transmise au Sénat, où elle est appuyée par M. Eugène Lintilhac, sénateur du Cantal, et par Georges Clemenceau, président du Conseil, et combattue par plusieurs sénateurs du centre et de la droite (MM. Béranger, Las-Cases et Ponthier de Chamaillard), elle est adoptée, le 11 décembre, par 141 voix contre 102 et devient la loi du 15 décembre 1906.
En conformité avec cette loi et en vue de son application, le gouvernement dépose un projet tendant à l’ouverture d’un crédit de trente-cinq mille francs destiné à couvrir les frais de la cérémonie.
Par 344 voix contre 144, après un débat auquel prennent part Maurice Barrès et Jean Jaurès, le premier combattant avec aigreur, le second défendant chaleureusement le projet, celui-ci est adopté à la Chambre le 19 mars 1908. Quelques jours après, par 173 voix contre 98, il est ratifié au Sénat, après une discussion qui met aux prises, d’un côté MM. De Lamarzelle et Dominique Delahaye et, de l’autre, M. Gaston Doumergue, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts.
C’est le 4 juin 1908 que les cendres d’Émile Zola sont transférées du cimetière Montmartre au Panthéon.
L’architecte Nénot a été chargé de la décoration du monument. L’administration des Beaux-Arts compose de la manière suivante le programme musical de la cérémonie exécuté par la Société des Concerts du Conservatoire sou la direction de son chef Georges Marty : la Marseillaise, la Marche funèbre de la Symphonie héroïque, le prélude de Messidor et le Chant du Départ. La cérémonie se déroule en présence du Président de la République, M. Armand Fallières, de G. Clemenceau, président du Conseil et de tous les membres du Gouvernement, des élus de la Chambre et du Sénat, des autorités civiles et militaires, du corps diplomatique et de l’élite des Lettres et des Arts. C’est M. Gaston Doumergue qui, au nom du gouvernement, prononce l’éloge d’Émile Zola.
Les scènes de tumulte qui se produisirent six ans plus tôt lors des obsèques se renouvellent autour du Panthéon; et tandis que le cercueil gravit les marches du temple de la gloire, des bandes de camelots du roi, excités par M. Léon Daudet, hurlent à la mort.
La cérémonie publique terminée, il reste à descendre Zola dans la crypte. Seuls escortent son cercueil, ainsi qu’en témoigne le procès-verbal d’inhumation, Mme Émile Zola, Denise et Jacques Zola, Mme Rozerot et une dizaine d’amis. « En notre présence, ajoute M. Dumonthier, administrateur du mobilier national, signataire dudit procès-verbal, assisté de M. Becq de Fouguières, conservateur du Panthéon, et de M. Roux, inspecteur, ce cercueil a été placé dans le troisième caveau de gauche, partie sud, où repose déjà Victor Hugo ».
Transmise au Sénat, où elle est appuyée par M. Eugène Lintilhac, sénateur du Cantal, et par Georges Clemenceau, président du Conseil, et combattue par plusieurs sénateurs du centre et de la droite (MM. Béranger, Las-Cases et Ponthier de Chamaillard), elle est adoptée, le 11 décembre, par 141 voix contre 102 et devient la loi du 15 décembre 1906.
En conformité avec cette loi et en vue de son application, le gouvernement dépose un projet tendant à l’ouverture d’un crédit de trente-cinq mille francs destiné à couvrir les frais de la cérémonie.
Par 344 voix contre 144, après un débat auquel prennent part Maurice Barrès et Jean Jaurès, le premier combattant avec aigreur, le second défendant chaleureusement le projet, celui-ci est adopté à la Chambre le 19 mars 1908. Quelques jours après, par 173 voix contre 98, il est ratifié au Sénat, après une discussion qui met aux prises, d’un côté MM. De Lamarzelle et Dominique Delahaye et, de l’autre, M. Gaston Doumergue, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts.
C’est le 4 juin 1908 que les cendres d’Émile Zola sont transférées du cimetière Montmartre au Panthéon.
L’architecte Nénot a été chargé de la décoration du monument. L’administration des Beaux-Arts compose de la manière suivante le programme musical de la cérémonie exécuté par la Société des Concerts du Conservatoire sou la direction de son chef Georges Marty : la Marseillaise, la Marche funèbre de la Symphonie héroïque, le prélude de Messidor et le Chant du Départ. La cérémonie se déroule en présence du Président de la République, M. Armand Fallières, de G. Clemenceau, président du Conseil et de tous les membres du Gouvernement, des élus de la Chambre et du Sénat, des autorités civiles et militaires, du corps diplomatique et de l’élite des Lettres et des Arts. C’est M. Gaston Doumergue qui, au nom du gouvernement, prononce l’éloge d’Émile Zola.
Les scènes de tumulte qui se produisirent six ans plus tôt lors des obsèques se renouvellent autour du Panthéon; et tandis que le cercueil gravit les marches du temple de la gloire, des bandes de camelots du roi, excités par M. Léon Daudet, hurlent à la mort.
La cérémonie publique terminée, il reste à descendre Zola dans la crypte. Seuls escortent son cercueil, ainsi qu’en témoigne le procès-verbal d’inhumation, Mme Émile Zola, Denise et Jacques Zola, Mme Rozerot et une dizaine d’amis. « En notre présence, ajoute M. Dumonthier, administrateur du mobilier national, signataire dudit procès-verbal, assisté de M. Becq de Fouguières, conservateur du Panthéon, et de M. Roux, inspecteur, ce cercueil a été placé dans le troisième caveau de gauche, partie sud, où repose déjà Victor Hugo ».
Transcription : André Paillé
Source : « À la gloire de… ZOLA » Alexandre Zévaès. Éditions de la Nouvelle Revue Critique, 14, Rue Chanoinesse Paris 1945 pages 286-287.
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" Édité dans le but de mieux connaître et aimer Émile ZOLA "
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